Période antéislamique 

 Pour l'antiquité et tout ce qui précède la conquête arabe, documents écrits sont malheureusement très restreints. 

  Les vestiges matériels qui pourraient les compléter ne  fournissent que des indications vagues et impossibles à dater. Aucun texte ne mentionne un centre habité qui puisse répondre à l'emplacement de Taza. SALLUSTRE parle bien d'une forteresse maure située près de la Moulouya et presque inexpugnable, contre laquelle Marius aurait préparé une expédition lorsque, arrivé à la Moulouya il voulut poursuivre Jugurtha, réfugié vers l'Ouest auprès du Roi Bacchus. Mais c'est là une indication trop vague. Nous ne considérons que les souches relatives aux parages de Taza.

A l'époque des comptoirs carthaginois, sur la côte métagonite (Rusaddir etc.» i l semble que le commerce punique ait eu quelques lointains rapports avec la zone du couloir. Rusaddir (Mélilia) ne pouvait avoir de relations quelque peu faciles qu'avec la maigre plaine de la Moulouya ou avec le Seuil de Taza par la route de Kart.

 On sait que les Maures fournirent quelques contingents aux carthaginois (Fin du Vème siècle avant Jésus-Christ et début de la 2ème guerre punique). Qu'au milieu du IVème Siècle les Maures appuyèrent la révolte d'Hamon, qu'il y eut des alliances avec les princes indigènes.

 Eudoxe et Cyzique (Ier siècle av. J-C.) nous apprennent qu'ayant obtenu la protection du Roi des Maures pour traverser la Mauritanie d'ouest en est, il renonça à son projet.

 Tout cela est bien vague. Amilcar en 237 va en Espagne par terre, pour impressionner les diverses populations Lybiennes, mais passa-t-il par le Seuil, ou ce qui est plus probable par la côte?

 Au point de vue ethnographique, les mauri étaient principales peuplades de la Tingitane. Ils en avaient soumis la partie Nord, ayant été refoulés au Sud par les Gétules. Ils devaient tenir le seuil et y avoir sensiblement leur limite. Mais le fait intéressant est que les deux tribus, Masaïsoul et Massylii, qui devaient servir de noyau aux deux grands royaumes Numides, semblent aussi être venus de la Tingitane.

Les Masaisouls rejetés de leur habitat premier, par les Gétules, avaient émigré en direction de l'Algérie.

 Il ne faut pas oublier que la capitale première des Masésyliens était SIGA à l'embouchure de la Tafna. Ne peut-on rapprocher leur nom de celui des Madjasa d'Iban Khaldoun, dont nous retrouverons justement des éléments dans le Seuil.

 Quant aux Massylii, Isidore de Séville, à l'époque du bas empire, parle d'une "MASSILIA" ville située au pied de l'Atlas et dont les Massyliens tireraient leur origine. I l ne faut recueillir cette information qu'avec beaucoup de circonspection. Néanmoins, il ressort de ces indications qu'outre, le refoulement traditionnel des populations marocaines par les peuplades venus du Sud, l'antiquité semble avoir vu un refoulement de l'Ouest vers l'Est où le couloir de Taza dut avoir un rôle sérieux.

 Vers 240, nous trouvons chez les Maures un roi BOGGAR résident à Tanger. ΟΙ, i l semble qu'à cette époque Syphax et ses Massyliens étaient encore maîtres des Béni Snassen et du Rif proprement dit, c'est-à-dire qu'ils atteignaient la Région de Taza. Le Seuil devait constituer une zone frontière entre les deux royaumes.

Puis vers 212, nous voyons Syphax pressé par les Massyliens et les Carthaginois se réfugier parmi les Maures dans leurs montagnes. Mais par la suite, lorsque Syphax, passé du coté Carthaginois, lutta contre les Massinissa, il chercha à s'étendre vers l'Est. Aussi néglige-t-il les marches marches Ouest de son royaume et Boggar profite de ses démélés et de sa défaite finale pour porter sa frontière frontière à la Moulouya, à la Moulouya, occupant ainsi tout le Seuil de Taza. C'est là la limite ou indique Strabius et qui demeure celle de la Mauritanie jusqu'à la conquête romaine.

 La Tingitane était d'ailleurs pour Rome une province très lointaine où elle n' avait pas une emprise très profonde.

 Ceci expliquerait que lors de lère grande réforme de Dioclé cien en 297 la Tingitane fut rattachée au diocèse d'Espagne et non au diocèse d'Afrique, ce qui laisse supposer qu'il n'y avait plus de communication directe avec la Mauritanie césarienne.

Nécropole de Taza

 TAZA nous a laissé est des vestiges anciens considérables qu'il malheureusement impossible de dater. Une vaste superficie comprenant toute la citadelle et les pentes Nord et Ouest de l'éperon rocheux a fourni aux études de CAMPARDOU une foule de funéraires documents d'époque incertaine. CAMPARDOU considère que ces grottes et ces fosses, de tout genre remontent à l'antiquité, GSELL n'en voit aucune antérieure à l'Islam; CAMPARDOU avait était frappé par le caractère de roche taillée que représente un grand nombre de rochers entourant l'éperon de Taza, qu'il s'agisse de bancs ou falaises qui émergent de leur gangue terreuse ou de blocs éboulés qui parsèment les pentes.

 Ses recherches lui firent découvrir qu'il fallait y voir les traces de travaux considérables et que dans le rocher qui supporte Taza, avaient été creusées d'innombrables cavités dont la destination funéraire lui parut caractérisée. Il y distingue des tombes plates avec ou sans dossier, des caves sépulcrale, des chambres et des grottes sépulcrales, des columbaria, des silos. Ces différentes cavités correspondraient à l'inhumation des cadavres simplement couchés. La tombe était creusée tantôt dans un aménagé, tantôt dans un gradin entaillé sur creusée.

 Puis les autochtones auraient utilisé des sépulcres plus complexes; CAMPARDOU trouva de véritables chambres creusée dans le roc où on accédait par une porte, dissimulée parfois dans un fouillis de rochers. Les columbaria sont de petites niches talées dans des parois verticales. CAMPARDOU y voit des tombes d'enfants. Parfois, au lieu de creuser une chambre, les indigènes auraient utilisé simplement des grottes naturelles plus ou moins aménagées.

 Enfin, CAMPARDOU rencontra un certain nombre de cavités en forme de silo qu'il considéra également comme destinées initialement à servir de sépulcres. L'ensemble de ces sépultures semblaient marquer une certaine influence punique par deux caractéristiques, leur disposition correspondant à celle de cadavres étendus et l'abondance des hypogées (plus d'une vingtaine de chambres auraient été décelées). Certes, GSELL a fait observer que l'hypogées des Carthaginois étaient à bouche horizontale, tandis que les chambres sépulcrales avaient des offices verticaux, mais d'une part les silos que d'après certains indices CAMPARDOU faisaient rentrer (par les silos) dans le cadre de la nécropole ont une bouche horizontale, d'autre part il faut tenir compte des traditions troglodytes des berbères et de la disposition du sol. Par ailleurs, un grand nombre de tombes comportent un rebord interne qui leur donne une allure tout à fait similaire aux tombes plates de Chella et de Tipaza des trois premières siècles de l'ére chrétienne.

 Les empereurs suivront alors la tradition et sépareront toujours leurs deux provinces de Maurétanie (Césarienne et Tingitane) par la Moulouya.

 Un autre peuple nous est signalé au Maroc par une inscription d'Hannibal : les Maccoii. Il y est dit qu'Hannibal en 219 avant la 2ème guerre punique, recruta des troupes chez les Massyliens, les Masésyliens et même chez les Maures et les Maccoïi ce qui indique que les Maccoii se trouvaient dans le Moghreb extrême. Faut-il y voir les ancêtres des Baccouya d'Ibn Khaldoun (la permutation de B et de l'M est un fait très fréquent en berbère)

Enfin, Ptolémée signale l'existence de Makénite » en une région qui correspond au haut Sebou. On peut y voir les ancêtres des Miknassa. L'hypothèse a été émise depuis longtemps et nous aurons l'occasion d'y revenir.

De la période romaine nous n'avons aucun document important d'auteurs. I 1 semble seulement que le seuil de Taza ait marqué la limite... Les lieux où éclatent les diverses révoltes ne sont pas précisés par la limite de la domination romaine. Il aurait en effet été jalonné par une ligne de "limes" le premier fait qui apporte à Y croire c'est l'établissement de la limite des deux Maurétanies sur la Moulouya. S'il n'y avait pas eu de communication intérieure entre le bassin de la Moulouya et celui du Sebou, cette limite n'aurait eu aucun sens. Cette hypothèse de la limite du monde romain à la trouée de Taza était étayée jusqu'ici par la découverte en 1918 des vestiges d'un poste de limes établi sur plateforme qui domine les gorges du Bou-Hellou.

 Aujourd'hui, une découverte toute récente est venue apporter un nouvel argument très sérieux : cet été un spécialiste algérien a par photographies aériennes décelé les vestiges d'un autre limes aux environs de m'Soun. Il est intéressant de rappeler à ce sujet que dès 1914 les autochtones avaient signalé au lieutenant LAFAYE la présence de vestiges des "Neçara".

Ce limes au débouché du Seuil vers la Moulouya, ne peut correspondre qu'à une ligne continue au travers de ce Seuil. En effet, tant que poste avancé destiné à protéger la vallée de la Moulouya contre un ennemi habitant le Seuil, M'Soun serait en effet mal placé.

 Enfin, une tradition indigène est digne de remarque. En pays Tsoul près de la Kasba Frassen, la cote 1199, où l'on trouve des blocs de pierres taillées, passe pour avoir été l'emplacement d'une ville chrétienne antérieure à Tsoul et à Taza et qui se nommerait AIN ISHAQ. (Juste au pied de ce piton il y a une trés grosse source). Ce point était un observatoire remarquable qui domine tout le pays Tsoul, l'hypothèse d'un poste romain n'est pas inadmissible. Par la suite lorsque la domination romaine s'est affaiblie, il est probable que Rome dut renoncer assez tôt et à ses limes du Seuil qui étaient dangereusement coincés entre des montagnes inquiétantes.

Ces diverses cavités constituaient donc un. complexe assez varié et d'un intérêt certain, s'il pouvait laisser quelques doutes sur la destination purement funéraire que lui a assigné CAMPARDOU. I l est fort regrettable que la pioche des terrassiers ait fait disparaître nombre de ces vestiges, tandis que la majorité de la population misérable des grottes en détériorait beaucoup d'autre.

 Les tombes fournirent une maigre récolte au point de vue mobilier funéraire. Elle consista principalement en clous et en poteries. d'objets en bronze il n'y en avait pour ainsi dire pas, mais à l'âge de bronze est presque inexistant en Afrique. Quant au fer, les fouilles n'ont guère ramené au jour que des de deux sortes. Les uns très primitifs avec une tête à quatre pans les autres hémisphériques étaient souvent accompagnés de plaques d'appliques. CAMPARDOU vit dans ces divers clous les derniers vestiges de cercueils en bois. Leurs deux modèles marquaient deux stades successifs de l'industrie du fer.

 Quant aux poteries trouvées, elles comprennent essentiellement sérié variée de vases et de lampes à huile. Ces dernières sont de deux types, l'un trilobé rappelle visiblement le genre pentu; l'autre comporte des lampes rondes similaires aux lampes romaines. Parmi les objets divers rencontrés on a signalé un col de balsamaire en verre tout à fait semblable à certains balsamaires romains.

 D'après cet ensemble si restreint soit-ils on peut hypothétiser deux stades de civilisation différents; celui des clous à pans et des lampes trilobées et celui des clous à tète hémisphérique et des lampes rondes. L'un correspondrait à une industrie primitive simplement influencée par le voisinage des phéniciens. L'autre à une industrie plus perfectionnée où Rome aurait marqué une empreinte plus précise, plus directe, bien que l'absence de toute indication sérieuse et de toute inscription empêche absolument de supposer la présence effective de Romains à Taza.

 Par ailleurs, en fait de monnaie romaine, les découvertes d'une pièce de bronze au profil de Tibère au Dra El Louz et une médaille de Bas Empire à Bab Guébour, sont absolument insuffisantes. Un dernier vestige à étudier dans cette nécropole est constitué par ce que l'on a dénommé le signe solaire : la grotte de Kifan El Ghomari, qui après avoir été un habitat ibéro maurusien, comme grotte sépulcrale, à son entrée agrémentée d'un disque en relief de un mètre de diamètre. Ce a d'autant fait, plus attiré l'attention des explorateurs de nécropole, qu'un disque similaire et de dimension semblable fut trouvé dans une chambre sépulcrale.

 CAMPARDOU y a vu la trace d'un culte du Soleil d'origine punique.

 GSELL y voit un simple "ornement architectural".

De cet ensemble de constatations il résulte que si parfois CAMPARDOU a eu tendance à donner une valeur trop probable à certaines découvertes, le scepticisme de GSELL semble exagéré, en particulier lorsque son doute le conduit à attribuer la nécropole à la période musulmane.

Le fait du manque d'orientation des sépultures rend cette assertion assez surprenante. Aussi, sans préciser de date, on peut supposer que les habitants de TAZA subirent une influence lointaine mais profonde des colonies phéniciennes de côte. Cette influence n'aboutit pas à un degré de civilisation très avancé et porte surtout sur des rites funéraires, mais l'empreinte fut vivace. Ce genre d'influence correspond à une affinité raciale qui laisse peu de doute.

 Au contraire à l'époque romaine il y eut aussi une action perfectrice, mais cette action s'est portée simplement sur des réalisations matérielles et techniques, l'influence romaine n'a pas de traces sur le degré moral de civilisation.

En résumé pour la période antéislamique les vagues indications fournies par les documents écrits extrêmement réduits et par des vestiges matériels imprécis sont les suivantes ::

1) L'existence d'un centre habité important à TAZA.

2) Une influence première lointaine mais profonde des colonies phéniciennes métagonites.

3) Romains dans La présence des le Seuil de TAZA pendant période limitée, mais jusqu'à preuve du contraire aucune indication ne permet de parler d'une occupation romaine effective à TAZA.

 Après ces conclusions nous signalerons une tradition locale qui si elle n'a qu'une valeur légendaire, n'en était pas moins notre troisième conclusion.

 La tribu des bni ouajjane de la confédération des Ghiata attribue l'origine de son nom à un ancêtre éponyme JOUANE IBN ASFAROU, Ce Jouane sursit été un colon romain établi vers Bab Marzouka. Si sceptique que l'on puisse être sur cette généalogie, on peut néanmoins y trouver une confirmation de la présence des romains dans le seuil de TAZA et l'étude que nous avons faite permet de supposer l'établissement de relations entre le centre habité da Bab Marzouka et les romains.

Conquête Arabe

 Des Romains il nous faut passer directement à la conquête des arabes, d'ailleurs l'intervalle est véritablement une période de ténèbres historiques. En ce qui nous concerne, il semble peu probable que les vandales soient passés par le Seuil, ils paraissaient plutôt avoir suivi la côte. D'autre part il ne peut être question à TAZA de l'illusoire domination byzantine contre laquelle un certain GASMUL Roi des Maures lutta avec bonheur. Je laisserai au lieutenant CAMPARDOU toute la responsabilité de ces audacieuses hypothèses.

 "La vieille enceinte de TAZA daterait de l'époque du Bas Empire. Elle aurait été détruite pas les vandales. Enfin, les soubassements de Bab Jemaa seraient byzantins".

 Tout cela repose sur les bases bien fragiles et la vraisemblance historique a peu de rapport avec ces suppositions. De la conquête arabe elle même nous n'avons que des notions aussi imprécises que confuses. L'histoire de la période correspondante doit d' ailleurs beaucoup de son obscurité aux déplacements considérables des groupements berbères. I l semble en effet que les divers mouvements religieux musulmans qui se heurtèrent à cette époque et les expéditions militaires qui en résultèrent donnèrent lieu a des migrations extrêmement complexes, pour lesquelles le nomadisme, de nombreuses tribus berbères, était un élément très favorable.

 A ce propos, il nous semble utile de rechercher parmi les tribus indiquées dans les généalogies berbères celles dont les noms se retrouvent dans la nomenclature des tribus actuelles de la région de TAZA. Ceci nous permettra d'éclairer un peu les renseignements toujours imprécis des historiens arabes. Certes, il ne saurait être question de prendre à la lettre ces généalogies mais comme l'a affirmé Monsieur GAUTHIER, elles ont certainement une part d'exactitude et elles permettent de classer les tribus au point de vue de leurs affinités.

La classification d'IBN KHALDOUN a pour base la distinction de trois groupes : Branés, Botr et Zénetes.

1-Branés

 Les Branés semblent correspondre à la première race berbère du Maghreb.

 Il parait assez caractéristique que son nom générique soit celui d'une confédération localisée au Nord de TAZA sur les contreforts du Rif. Les pentes de cet étranglement auraient constitué un asile tellement caractéristique de la première race qui aurait permis de considérer les tribus qui y avaient été refoulée comme ses prototypes. Entre autres les Branés comprenaient :

 1) Les Aouréba dont le nom est précisément resté de nos jours celui d'une des quatre tribus de la confédération Brané (Ouerba).

 2) Les Haouara, nom porté par une tribu complètement arabisée et occupant l'entrée Ouest du Seuil.

 3) Le grand groupe Senadja dont certains groupements voisins des Branés sur les pentes du Rif, ont gardé le nom générique.

 Il est extrêmement curieux de voir IBN KHALDOUN, tout à fait à la fin de son étude des tribus Senhadjennes, nous signaler qu'il en existe deux groupes spéciaux, l'un au territoire de l'Ouergha, l'autre aux montagnes de Taza et à la contrée voisine comprenant les Botoula, les Madjaça les Béni Ouarthine et les Lokai. Or, les Madjaça, que nous avons rapproché des Masaisou seront appelés Magessa par Léon l'Africain qui les place très exactement à l'emplacement actuel des Mgassa dans la confédération Ghiata. Les Béni Ouarthine sont fréquemment cités dans l'histoire à propos de batailles dans le Seuil.

 Enfin, IBN KHALDOUN classe parmi les Botouïa de Taza les Béni Ouriaghel, les Maccoïens de Ptolémée que les Bokkoya actuels des côtes rifaines.

 Enfin, les Béni Ouriaghel et la tribu de Tafersit sont les protypes des tribus rifaines.

Comme les tribus rifaines ont des différences fondamentales avec les tribus senhadjiennes on peut se demander si sous le vocable de Senhadja IBN KHALDOUN n'a pas spécialement désigné l'ensemble des races initiales qui ont peuplé les massifs du Moyen Atlas et du Rif. Il est évident qu'il les connaissait beaucoup moins que celles des plaines; sa prescience lui a fait malgré tout distinguer les deux groupes.

Mais ce qui nous intéresse au premier chef, c'est que ce descriptif parait nous donner la liste des tribus du Seuil à l'époque de la conquête arabe;

Bacouya qui seront rejetés dans le Rif.

Majaça qui subsiteront à travers toutes les tourmentes.

Béni Ouarthine qui disparaîtront en s'amalgamant avec des élément nouveaux.

2- BOTR

Parmi les Botr les auteurs arabes sont plus particulièrement portés à donner une origine orientale. Il y avait en particulier :

 1) Le groupement NEFZAOUIA qui comprenait un certain nombre de tribus que l'on retrouve en lisière du RiF (Gzennaïa, Marnissa, etc.).

 2) L'ensemble important des descendants de Dari Ibn Zeddik parmi lesquels il faut distinguer les Béni Faten et les Oursettif. Il ya dans ces deux groupes un grand nombre de tribus des plus intéressantes.

 3) Dans les Beni Faten, les Matghara, Maghilas, Matmata, Sadina. Les Matghara ont laissé leur nom à tout le groupe Est de la confédération Ghiata, les autochtones de ce groupe ont gardé l'habitude de se nommer Metaghra par opposition aux Ahel Tahar".

 Les Maghila sont à rapprocher des Imghilem qui constituent une des tribus de la confédération Béni-Ouaraine, cette tribu pourrait fort bien représenter les restes d'une population première qui aurait englobé le groupement Senhadja du Sud, auquel la confédération doit sa principale origine.

 Les Matmata ont également laissé leur nom à une contrée occupée par les Béni Ouaraïn et qui trouve immédiatement à l'Ouest des Ghiata; continuant vers l'ouest on rencontre entre Innaouen et Sebou le groupement berbère très vivace des Béni-Sadden, les descendants des Sadina.

 Au sujet des Béni Ouersettif, i l convient de signaler que les généalogistes placent à la fois leur ancêtre légendaire dans les Béni Dari et dans les Branès Ourigha. Ce qui semble marquer leur hésitation à les classer dans la première race berbère autochtones ou dans la seconde immigrante.

 Cette branche se subdivise en Meknassa, Augma et Béni Ouertanaj. La petite tribu qui porte encore le nom de Meknassa El Tahtania se trouve immédiatement au Nord de Taza.

 Les Béni Ourtnaj constituent l'élément essentiel des Tsoul au Nord- Est de la ville. Par ailleurs ces Béni Ourtnaj auraient eu comme sous- groupe les Btalsa ou Mtalsa, dont l'habitat s'étend au Nord-Ouest des Meknassa.

 Les Augma enfin, comprenaient entre les autres les Béni Foughal, les Béni Isliten. Ors de nos jours on dénomme Béni Foughal un petit groupe très agissant des Tsoul qui resta longtemps leur seul élément insoumis. Quant aux Béni Isliten on les retrouve dans les Béni Zliten groupement incorporé en partie dans la confédération des Giata, partie dans celle des Béni Ouarain.